samedi 16 novembre 2013

Résisterre

Serrer la terre sous nos serres
La tenir au chaud dans nos mains
résister en jardins

Résisterre

Sous nos chapeaux de pailles
et nos barbes fleuries
avant qu'arrive la barbarie

Résisterre

avant qu'ils nous braillent
dans les oreilles
en nous traitant de terroristes

Résisterre


avant que le réveil
ne soit trop triste


Resisterre

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Texte écrit et dit pour l'exposition de photos de Jocelyn Marqués dont l'inauguration à eu lieu le vendredi 15 novembre 2103 au BAr-Galerie Alchimia à Dijon.


lundi 11 novembre 2013

lundi 28 octobre 2013

mercredi 9 octobre 2013

Train de nuit (chanson)

Il dit : « la fin de l'histoire, c'est quand t'as plus peur du noir »
Elle dit : « faut bien commencer, par se faire confiance »

Il dit « pourquoi s'arrêter, viens on va jusqu'au bout »
Elle dit : « faut bien préserver ce qui reste de nous »

Ils ont pris le train de nuit,
Direction l'Italie.
Et dans le wagon lit
L'histoire, s'est arrêtée là

Il dit « J'ai plus rien à perdre, ils m'ont tout pris.. ma fierté... »
Elle dit  « Je suis là , je reste, on peut recommencer »

Il dit : « Maint'nant j'suis comme eux, si dur et sans âme »
Elle dit : « j'te suivrai, je veux qu'tu sois fier de ta femme »

Ils ont pris le train de nuit,
Direction l'Italie.
Et dans le wagon lit
L'histoire, s'est arrêtée là.

Il dit : « Je veux qu'on parle de nous, je veux ma tête dans l'journal »
Elle : « on n'a jamais voyagé, je veux voir la mer, je veux voir la mer... »

Ils ont pris le train de nuit,
Direction l'Italie.
Et dans le wagon lit
L'histoire, s'est arrêtée là.

Leur histoire, s'est arrêtée là.


Illustration originale de Loïc Prou

mercredi 21 août 2013

Chanson pour une grande gueule ;-)

Tu peux te brosser le tableau
Je ne passerai pas à table
Je ne ferai pas le beau
Je ne serai pas aimable
Avec tes amis

Tu peux toujours me maudire
Je ne te suivrai pas chez eux
Je n'ai rien à leur dire
Rien à voir avec eux
Je reste ici

Tu peux toujours courir
Je vais te le faire court
Je ne veux pas finir
Comme tes amis, au secours !
Je te le dis

Tu peux toujours pleurer
Claquer la porte en partant
Y aller seule et me laisser
Là, avec le chat miaulant...
Seul avec le chat...
Seul...


Attends moi, j'arrive !

Plectre

Mes ongles, passionnément, se réincarnent en médiator.

mardi 20 août 2013

A nos morts

La fange aux pieds
nous pleurons nos morts.
La frange bien peignée
nous feignons des remords.

Nos larmes sèchent
au feu de nos armes,
nos langues lèchent
le sang de leur vacarme.

Nous versons dans l'horreur
comme dans le rance
et servons le bonheur
en plats de résistances
gras et fièrement
gravés au menu
de nos monuments
vengeurs et faux cul.

Remerciements éternels
à nos victimes.
Crevons nos prunelles,
soyons magnanimes.

Photo de mon ami Alain Pâque

dimanche 18 août 2013

Elle viendra

Elle viendra bien assez tôt
me dire qu'il est trop tard
pour penser à me coucher tôt
et rattraper mon retard
de sommeil.

Elle, comme une mère bienveillante,
me dira de garder mes yeux fermés
et mes bras le longs du corps
si je ne les ai pas perdus
dans un accident violent.

Elle me rappellera que c'est l'heure
je ne pourrai pas répondre
j'aurai déjà perdu le rythme
comme un mauvais batteur
ou qui a trop bu.
Mon rythme biologique
tout détraqué, perdu,
elle en profitera pour me faire tournoyer
sur la danse macabre.

Elle viendra juste à l'heure en fait
Laquelle ? Qui lui a donné cette heure ?
Pas moi en tous cas !
Alors qui ?
C'est idiot de me poser cette question maintenant
Sur le moment, je n'y penserai même pas.

Elle viendra, comme une pensée
me traverser l'esprit et je ne saurai quoi
en penser.

Elle aura su ne pas se faire attendre
Je n'aurai pas eu l'indécence de la faire attendre plus longtemps
Je suis bien élevé
La bonne éducation, c'est mortel.

Elle viendra comme un regard se pose
et puis se déplace sur autre chose.


Elle viendra et je m'en irai.

jeudi 15 août 2013

Nous serons vivants avant de nous rendre

Sans adrénaline
La vie serait vaine
Vide autant
qu'une veine exsangue

Les yeux dans l'eau de mer
nous pleurons des rivières
Pour noyer nos vagues
à l'âme

Les mains dans les ronces
nous cueillons les orties
Pour brûler nos plaies
ouvertes

Les bras embrassant le feu
d'une Saint-Jean nocturne
Nous chassons nos peurs
sorcières

Les pieds aux clous accrochés
nous fuyons les chemins 
Pour nous enivrer avec
des loups

Les dents plantées dans l'espoir
d'une nuit charnelle
Nous dormons aux pieds 
des rêves

Les doigts noués sur la gorge
nous serrons nous serrons
nous serrons 

Nous serons vivants avant de nous rendre
Nous serons vivants avant de nous rendre

mardi 13 août 2013

Pour plaire

Mourir la conscience tranquille
c'est comme vivre la mort dans l'âme
Cela ne sert à rien

Juste à plaire au temps qui passe.

jeudi 4 juillet 2013

Orgie de pollen

Les bourdons sont chargés comme des mules
et volent en ondes hertziennes
ils débordent et pleuvent leurs récoltes
les abeilles bourdonnent
les guêpes fredonnent

orgie de pollen

J'ai senti cette fine pluie sous l'arbre

ce trop plein encombrant les insectes

mercredi 12 juin 2013

Esprit squelette

J'ossature mes pensées
Lors de mes soirées saturées
De lumière
Ca, tu le sais

Invertébrées d'abord
Elles flottent
Entre deux os d'idées
Qu'elles se donnent à songer

S'y collent ensuite
Pour devenir
Leur propre rachis

Mon esprit est un squelette
(éclairé de nuit saturée de lumière épiderme)

En colonne elles se dressent
Et s'inventent
Des mots vertèbres
Des os verbes

L'imagination s'en mêle,
Elles s'emballent

Regarde le décharné se déhancher

Mon esprit est un squelette qui danse

La chair / Le sang
L'amour / Le temps
Donne moi l'un
Je prendrai l'autre

Et mon esprit squelette

Sera âme

vendredi 10 mai 2013

Une table se libère


Une table se libère

Quelque part une table se libère
Elle attend, serrée
Dans sa toile cirée
Collante comme un piège à mouches
Que j'y vienne bourdonner
Butiner et mettre en bouche
Le nectar aux trois étoiles

Quelque part
Une table se libère

Quelque part une table se libère
Massive, charpentée
Elle trône à la kermesse
Comme un autel de messe païenne
Me tend son plateau et m'invite
A m'asseoir entre deux musiciennes
Pour qu'on mêle
Nos chants et nos rires

Quelque part une table se libère

Quelque part une table se libère
Brute, typée
Cernée de riches fauteuils en cuir
Immigrée anglaise
Elle attend que le choc des chopes
Que j'écope
A grandes goulées
La fasse trembler


Quelque part une table se libère
Coincée entre le vaisselier et la télé
Telle une attelle à ta vie
Elle accueille le voisin
Le frère, le cousin
Et se laisse souiller
De coups et de vin

Quelque part une table se libère

Quelque part une table se libère
Au chaud près du radiateur
De ses injures gravées au cuter
Elle m'ouvre sa case vide
Pour que j'y cache mes rêves
De baisers volés
Et de jupes retroussées
Pour que j'y jette mes dés

Quelque part une table se libère
Elle s'offre à tous les délires
Dans les éclats de rires
Et les odeurs fécondes
Elle t'attend, toi et les autres
Pour refaire le monde

Quelque part une table se libère
Quelque part Ma table se libère

lundi 6 mai 2013

Le réalisme n'est que résidu de rêves

Le réalisme n'est que résidu de rêves 
Et il devrait guider nos pensées et nos actes ? 
Faut il que l'on en crève ! 
Je veux garder intactes 
Mes escapades oniriques, jouer sans trêve 
contre le temps et sa science bien trop exacte.

lundi 18 mars 2013

L’égrégore




De nos guitares, nos chants
Nos échangent de mots
De nos ivresses au coude à coude au comptoir
De nos prières païennes aux esprits de la fraternité
De nos envolées immobiles tellement lyriques
De nos réunions et cortèges hurlants
de nos envies d'en découdre
De nos concerts
De nos mains empoignées
nos épaules collées
nos cheveux emmêlés
De nos soirées silencieuses à oublier le vacarme des règles et des lois
De nos souffles
De nos valses
nos slow collés
de nos pulsions de création
de nos pulsations arythmiques
nous ferons naître l'égrégore
Et rien ne pourra nous en empêcher
ni nous désunir.

Intérieur d’homme



Je fais pas de bruit 
pas un geste
j’écoute la pluie dans le lavabo
les plis de ma veste
sur ma peau

Je fais pas de bruit
pas de vagues
j’écoute le tissu qui se froisse
la cuiller dans la tasse
qui fait des vagues

Je fais pas de bruit
à peine si je respire
j’écoute l’halogène qui crépite
sous la mouche
et ton chant dans la douche

C’est juste entre le silence et moi
Une histoire de cliquetis du frigo
Le souffle des enceintes
Et derrière les plinthes
La bestiole qui gratte

mercredi 13 février 2013

Le port à l'arrêt


Comme un troupeau de montagne le port,
hérissé de mats dénudés
cliquetants de leurs longues élingues ballantes,
Étale sa nonchalance.
Sans marin, sans vent, un port ça rumine.
A la hune, les mouettes squattent.
A la deux, les vergues tanguent.
La brume dessine des flancs de coteaux sur la mer endormie.

mardi 12 février 2013

Sur le fil


Il est des heures pendant lesquelles 

tu ne te suffis plus à toi même,

pendant lesquelles tu voudrais être un autre ;

celui que tu as vu devant toi dans la file d'attente du cinéma,

celui que tu as entendu chanter dans ce bar.


Il est des heures où si tu pouvais tu prendrais la tangente 

pour filer droit sur le fil du rasoir 

au risque de tomber de l'autre côté 

« take a walk on the wild side ».


Et tu regardes l'horloge au clocher

y'a quelque chose qui cloche

elle est arrêtée

et tu demandes l'heure à cette fille.


Il est des heures pendant lesquelles tu prendrais bien la place d'une montre

dimanche 27 janvier 2013

Un ange est passé 1 avril 2010




Un ange est passé
Une petite âme
Juste quelques jours
Pour nous dire quoi ?

Un petit ange est passé
Il ne venait pas du ciel
Elle ne venait pas de là haut
Une petite âme a traversé
Notre temps, notre vie
Comme ça
Sans bruit
Comme un souffle venu de nulle part

Dans la douleur
Dans la souffrance
Un petit ange est passé nous voir
Une petite âme a frappé à notre porte
Pour nous dire quoi ?

Tu le sais toi
Tu le sais toi qui l’a fait venir
Tu le sauras
Tu le comprendras
Au fond de toi
Il y a la réponse

Triste mardi 30 mars 2010





Ils t’ont fait croire
Que c’était la vie
Tout ce temps dans la machine
Branchée comme un robot

Ils t’ont fait croire
que c’était possible
Que ça valait le risque
Et tu as dis chiche, allons-y

Ils ne savent rien
De ce qu’est la vie
D’une fille de 20 ans
Avec 1 enfant handicapé
Rien de la douleur
D’une fille de 20 ans
Qui doit enterrer son bébé

Ils veulent juste réussir
Leur performance technologique
Leur prouesse médicale
Faire naître à tous prix
Faire naître à TOUS prix
Et tenir leurs statistiques

Ils veulent juste prouver
Qu’ils sont capables
Sans se demander
Ce qui se passera pour toi
Après

Aujourd’hui ta petite est partie
Elle n’a rien compris
Juste souffert pour rien
Comme toi
Juste souffert pour rien
Comme toi
Pour rien, pour satisfaire
L’égo de quelques médecins

Aujourd’hui il te faut porter ce deuil

Aujourd’hui je suis en colère
Comme au moment de cette naissance forcée
Trop tôt, beaucoup trop tôt

Aujourd’hui
Ma fille
Ton père
N’est pas fier
De ce monde pourri…

Aujourd'hui je suis triste et je pleure
Pour toi
Pour cet enfant qui ne sera pas
Aujourd'hui j'ai juste envie de te dire
Que je t'aime

Phone box




Dans la buée, sur la vitre
Mes doigts traces des élytres
Tes paroles dans la nuit
Allument mes cigarettes
Les bagnoles font du bruit
Tu dis que tu regrettes
Personne, non personne
Ne doit souffrir

Et mes joues piquent ta peau
Comme le sel de l'eau
Demain, demain, faut se lever tôt

Tu cherches dans ton passé
Le futur à effacer.
J'écoute tes souvenirs
Couler sur ton sourire.

Et moi, je donne des ailes
Aux vitres embuées
De tes larmes le sel
Je voudrais n'avoir jamais goûté
A mon oreille ta voix collée
A ton oreille ma voix collée

In the phone box

mercredi 23 janvier 2013

Je clame après la tempête : Reviens !




Je cherche dans les reliefs
De nos prises de bec
Leurs motifs et griefs.
On fait avec
Ces coups de griffes
Dont les raisons échappent
A la raison. Récifs
Écueils, brisants qui sapent
La coque frêle
De notre bel
Amour

Je clame après la tempête : reviens !

Épique sieste



Ballottée dans ton hamac il t'a réveillée,
Pic épeiche, pique le bois dans le pommier.
Tu as suivi son ballet autour de la branche,
Tête en bas, pique le bois, même le dimanche.
L'écorce sèche chutait sous ses coups de bec.
Tu somnoles, piques du nez, dans l'air venteux.

Comme frottant les cordes d'un chantant rebec,
Tes hanches firent murmurer la toile bleue
Et blanche de ton esquif, coque perchée.

Vertical, ne frappant plus, pic s'est dépêché
De quitter le pommier aux vers dont il raffole.

Bercée dans ta somnolence par un vent mol,
Piques du nez. Lui, pique le bois chez le voisin.

Épique sieste suspendue, tu dors enfin.

lundi 21 janvier 2013

Veillée


Regarder la nuit dans le blanc des feux
de croisement insomniaques
et se dire qu'elle est blanche
Aussi blanche qu'une toile avant le pinceau.

dimanche 20 janvier 2013

Rejouer


Il a pris le train
comme tous les matins,
ses rêves abandonnés
au fond de son placard.
La journée sera longue,
travailler plus pour gagner quoi ?

Ca fait longtemps qu'elle est à l'ombre de son passé

Mariage, boulot, faut assurer
Et tous les jours ce foutu train
Le soir une fois rentré
pas de bruits y'a les voisins
la télé gueule mais ça,
ça dérange pas

Ce soir c'est sûr elle reverra la lumière

Il a pris le train
comme tous les soirs
Violence des silences
les regards hagards qui tuent
La journée a été longue
et les enfants crient

Il se l'est promis il la joue ce soir

Il a coupé la télé
et les gamins se sont assis devant lui
Il a posé ses doigts sur le manche
et ses rêves se sont mis à sonner

Demain c'est sûr il remet ça

Comme au premier silence


Tu sais tout de moi

jusque dans mes silences


Il en aura fallu du temps
Pour apprendre à ne pas se connaître
Je t'aime comme au premier silence
Aux premières larmes sous ma langue
Et si sous mes mains ton corps tangue
encore, c'est toujours toi qui danse
C'est toujours toi qui danse

Je n'ai plus qu'à
rien recommencer
Juste me laisser glisser entre tes doigts

On s'est perdus cent fois, cent fois
On s'est conquis, autant de guerres
gagnées contre le temps et sa loi
Sans stratégie, sans Dieu ni prière

Tu as porté nos vies
Juste notre désir
de l'un et notre envie de l'autre


Chaque souvenir se dessine sur ta peau

jeudi 17 janvier 2013

Souvent


Je me souviens souvent
D'où vient le vent
Jamais où il va.
Dans tes cheveux
Au fond de la cour
Sous la porte....
J'en sais rien

Je me souviens souvent
Quand tu t'en vas
Jamais où
J'invente des endroits
D'Anvers à Détroit
Où je ne vais pas.
Et tu reviens.

Je me souviens souvent
Quand ça va pas
Jamais pourquoi.
A l'envers à l'endroit
Je me fait avoir
Va savoir
Si j'en reviendrais.

Je me souviens d'avant
J'en ai le droit.
Chemin faisant
J'oublie demain.
Où va le vent
Ne m'importe plus.
Je vais droit devant

La troisième personne


La troisième personne
c'était elle
La troisième personne
s'est éteinte
c'est ainsi
C'était un dos
aussi
C'était deux seins
Une bouche des cils
Des fesses un ventre
des hanches

La troisième personne
c'était toi

La troisième personne
Après tu,
C'était elle
Et pourtant toi

C'était deux pieds
deux doigts sur la joue
deux mains
deux cuisses au-dessus
des genoux

La troisième personne
C'était elle
C'est certain
c'était toi

Deux yeux
et dans le dos
les ailes du désir
il suffit de le dire
A la troisième personne
tu t'en vas