mardi 21 mars 2017

Par la fenêtre

Par le cadre de la fenêtre,
strié de branches mouvantes,
Je vois les bruits de la rue

Le sureau souple ondule
et balaie l'espace des vantaux
que les meneaux découpent à angles droits

J'ai des projets

Ils se dessinent dans cet espace réduit

Je les construits chaque jour
le regard accroché à quelque bourgeon
quelque feuille dansante
perdu dans le rideau de feuillage

Il me suffit de tourner la tête

Détourner le regard de tout le reste
tout le laid
le superflus que je génère moi même
ou que l'on m'impose

Je prends le temps

Le temps s'accroche à moi

Construire c'est apprendre de tout

dimanche 19 mars 2017

Embellir

Le plus triste, la chose la plus triste, c'est de ne pas penser, ne pas donner vie à ce que notre esprit est capable de produire de beau, car on - je - ne pense que pour embellir.

Je me fous de savoir si ce que je dis là est une quelconque vérité, c'est ce que je pense, c'est ce que je crée pour rendre belle ma vie. C'est ma poésie. C'est la poésie.


jeudi 9 mars 2017

Mes mains

Mes mains te maintiennent
Si tu glisses sur l'herbe mouillée
je te les donne pour danser
peindre et dormir


Mes mains solistes
sur les touches de ton corps
Mes mains solides
Pour te serrer encore

mercredi 8 mars 2017

Tant de mondes



Je ne ferai pas le tour du monde
Mais j'en ai parcouru tant.
Toutes ces contrées, si proches,
traversées pour aller au boulot.
Tout sauf touriste.
Milliers d'heures au volant.

Toutes ces vies entrevues
derrière des pare-brise, des vitres, aux feux rouges,
sur les aires de repos ;
Visages, bras, mains, dans les vitres ouvertes ;
Et celui-là qui marche comme pour aller nulle part.
trottoirs, places, abris bus,
Vies de villages traversés,
Mondes éphémères.
J'ai longé tant de prés, de champs, de forêts,
tant de fois,
si souvent les mêmes, géographiquement,
si changeants pourtant, chaque matin différents,
chaque soir une nouvelle lumière,
autant de nouvelles contrées.
Et ces hardes,
ces vols,
ces troupeaux aux rythmes lents,
ces renards fugaces, effrayés,
qui apparaissent,
surgissent,
s'enfuient,
donnant une nouvelle perspective,
une autre vie, nouvelle,
à ces lieux aux tracés cartographiques pourtant figés, toujours identiques.
J'ai parcouru tant de mondes

Monsieur Présence - Jour 4

lundi 6 mars 2017

Le bruit des mots



La vie
Sans projets
Sans plans tirés sur la comète
Sans prospectives
Sans stratégie
Sans calculs

Enfin

La vie vécue
Entre deux fenêtres et trois murs
quelque drap
des étagères, une table
un quelconque ustensile scripteur

La vie-recherche sans autre but
que celui d'apprendre du bruit de la lumière sur mes pensées

Une vie Vermeer

Sans réponses

Quel bruit font les mots qu'on ne dit pas ?

Le grand ménage

Bientôt tu viendras essuyer
 
Les miettes de vie qu'il me reste
 
Sur la toile cirée du temps,
 
Bonne ménagère que tu es.