mardi 23 juin 2015

La sagesse

La sagesse vient en s'agitant
disait le vieux sagittaire
qui nageait en eaux troubles
depuis son plus jeune âge

tu cours partout, tu divagues
tu zigzagues tu fait tout de travers
tu zappes tu claques tu poses
t'oses tout tu manges du verre
pour voir dedans le chiffre à l'envers

Tu bringuebales, tu déballes, t'emballes
tu dévales les pentes en roue libre
les mains en l'air bête
la bouche ouverte
la fumée qui sort par ta bouche
le goût du risque dans les veines
tu sautes, tressautes, sursautes
au moindre soubresaut de ton palpitant
aux aguets à l'affût des effets d'un cul
sur ta rétine tu t’affûtes pour passer
entre les cils de celles que tu cibles

tu taffes comme un fou t'embauches pour la débauche
aux aurores
tu fonces tu cours
et même que tu crois que c'est pour la gloire
et tu cognes, tu rognes, tu grognes
tu fonces tu cours
tu montres les dents
tu comprends rien mais c'est eux les cons
tu comprends tout c'est toujours eux les cons
et t'as raison, t'as toujours raison

tu cours tu t'agites

regarde mes mains regardez mes cheveux
mes bras mon cou mon cul mes pieds
je les agite je les balance dans votre vide
je remplie le rien

à la tienne !

et tu dérapes, tu glisses, tu dévisses
tu t'esquives, tu reviens, tu te ramasses
en miettes, tu te jettes avec l'eau et les cailloux au fond aussi
tu dérives, tu déchantes, tu charries, tu charries des tonnes de bouts de vie partout où tu passes
des étincelles
des étincelles
t'éteins tout , t'étreins, tu t'éreintes
tu t'esquintes, royal !
Tu t'agites , tu gîtes de travers
mais jamais tu ne coules
tu te supposes insubmersible
toujours sur le pont
au front


Tu t'agites
tant et tant

tu prends, tu gardes, tu amoncelles
tu te remplies, tu empiles
tu compiles
tu plies tu ranges
tu perds
tu égares
tu sèmes
tu te souviens déjà
tu retiens sans retenue
tu oublies sans vergogne
tu récoltes
et grondent les révoltes
tu virevoltes
tu vires de bord tu débordes
tu exhortes et que vienne la fin !

Et puis ça s'agite
tout n'est que mouvement
autour de toi
tout n'est que reflet
tu te mires dans l'autre
qui traces des ellipses
celui là qui plonge et rebondi
et tous ceux qui grimpent rampent grattent sautent brassent se croisent
et se défont
s'évertuent et s'exécutent
tu t'agites à travers eux
ils te vident
tu économises
parcimonieux
tu t'agites en silence
chaque geste en contient 100

chaque mot mille

et vient le silence

plein de bruits de heurts et de fureurs

le silence plein comme une ventre de mère qui attend de libérer tout ce bruit



Tu t'agites

tu t'assagites



mercredi 17 juin 2015

Je m'amplifie

Je m’emplis de toi
je fais fi de moi

je m'amplifie

Je me fie à toi
Me méfie de moi
Je te défie
Je me défais

Ici gît mon effigie, enfin.


Mon égo, tout de go, s'évanouit.